Les bases de la chimie de l’eau pour le traitement d’eau des piscines
Dans le cadre de l’exploitation d’une piscine traditionnelle il est inévitable de se renseigner ou de se faire aider en ce qui concerne le traitement de l’eau du bassin. Ce petit article a pour but de synthétiser et simplifier les grandes bases de la chimie de l’eau afin de comprendre les mécanismes de traitement chimique. Nous allons donc nous concentrer sur le traitement chimique en opposition au traitement, dit parfois, « physique » qui n’est autre que la filtration et circulation de l’eau et qui est tout aussi important.
Il faut comprendre que pour obtenir une eau cristalline et équilibrée, les paramètres de l’eau ne se maintiennent pas naturellement dans un système tel qu’une piscine. Il faut donc sans cesse ajuster ces paramètres afin d’obtenir le résultat escompté et ceci dépendamment de nombreux facteurs extérieurs comme par exemple la composition de l’eau du réseau. Il y a trois grands groupes d’éléments mesurables et digne d’attention dans l’eau d’un bassin :
Les grands paramètres d’équilibre de l’eau :
Le PH (potentiel hydrogène) : Il définit si l’eau est acide, neutre ou basique. Ainsi une eau à 7 de PH est considérée comme neutre dans une piscine. Il est dépendant de l’activité des ions d’hydrogènes et n’a pas d’unité de mesure. Celui-ci est ajusté à l’aide d’ajout d’un composant basique ou acide sous forme liquide ou solide.
Le TAC (titre alcalimétrique complet) : Il définit la quantité de d’ions bicarbonates contenus dans l’eau. Il peut être exprimé en mg/l, ppm ou degrés français (10mg/l=10ppm=1f°). Il est important car il détermine le pouvoir tampon de l’eau. C’est pour cette raison qu’il faut absolument le contrôler et l’ajuster avant le pH. Une eau comportant un bon niveau de TAC aura donc un pH relativement stable. Il peut être rehaussé par l’ajout de minéraux sous forme de poudre qui va se dissoudre dans l’eau.
Le TH (titre hydrotimétrique) : Il correspond à la dureté de l’eau, en d’autre termes la quantité d’ions calciums et magnésium que l’eau contient. Le TH s’exprime donc logiquement dans les mêmes unités que le TAC (f°,mg/l,ppm). Vulgairement, on analyse donc la teneur de l’eau en calcaire, une valeur basse est dite d’une eau « douce » et une valeur haute d’une eau « dure ». Le calcium et le magnésium identifiés par le TH ne sont pas nocifs pour la santé. Malgré cela, une eau trop calcaire peut engendrer une irritation des yeux, des démangeaisons et tiraillements sur les peaux sensibles. De plus, l’eau calcaire risque la formation de tartre au sein des différents équipements de la piscine et de troubler l’eau. Même si un TH bas caractérise une eau « douce », elle peut tout de même endommager le bassin : dissoudre les joints, le ciment, abîmer le liner… Le TH est donc à surveiller pour éviter toute dégradation.
Une fois ces trois paramètres connus il est possible de les représenter dans un diagramme de Taylor afin d’identifier graphiquement une eau dite équilibrée.
L’oxydant ou désinfectant :
L’oxydant le plus communément utilisé est le chlore qui peut exister sous bons nombres de sous familles mais il y en a d’autres comme par exemple le brome ou l’oxygène actif. Le rôle de l’oxydant et de détruire les micro-organismes (bactéries, algues, champignons) grâce à son effet d’oxydation. Une eau équilibrée n’est en effet pas suffisante pour un résultat satisfaisant, des micro-organismes auront toujours tendance à se développer particulièrement plus les eaux sont chaudes d’où l’utilisation d’oxydant.
Au contact de l’eau, les produits chlorés pour piscine libèrent de l’acide hypochloreux (le désinfectant) et des chloramines. L’acide hypochloreux est un désinfectant puissant qui s’attaque à tous les micro-organismes. Les chloramines naissent de la rencontre entre les composés chloreux et les matières organiques présentes dans l’eau. Lesquels viennent par exemple des sécrétions naturelles (sueur, urée) ou des organismes vivants qui atterrissent dans le bassin (insectes, feuilles, etc). Les chloramines génèrent cette odeur si caractéristique du chlore que l’on associe malheureusement souvent avec la piscine. Elles sont irritantes pour l’organisme (picotements, démangeaisons) et dans une certaine mesure nocive pour notre organisme.
Ainsi deux types de mesures d’oxydants sont à prendre en compte. Le taux de chlore libre et donc de substance active nécessaire à la désinfection de l’eau et le taux de chlore combiné (chloramine) non souhaitable au-delà d’une certaine quantité. Ces taux sont naturellement exprimés en mg/l ou ppm. Le taux de chlore libre souhaité est dépendant de la configuration et utilisation du bassin et donc de la quantité d’apport de micro-organismes en recherchant évidement toujours à maintenir le bassin avec une quantité minime.
Autres métaux et minéraux :
Certains métaux et minéraux sont à surveiller comme le fer, le cuivre ou les phosphates. Tous sont également exprimés en mg/l ou ppm. Si les valeurs d’oxydants et l’équilibre de l’eau sont satisfaisants mais que le résultat ne l’est pas il est possible qu’un de ces trois composants soit en cause. Les phosphates, très utilisés dans les engrais, peuvent favoriser le développements d’algues. Selon la concentration et le type de métaux comme le cuivre, le fer, la couleur de l’eau peut varier vers plusieurs couleurs (jaune, noir, rouge…).
En conclusion, il est important de comprendre que l’eau d’un bassin est un équilibre instable qui va avoir tendance évoluer naturellement et qui nécessite des corrections. Il est aussi judicieux de procéder méthodiquement lors de corrections car les différents indicateurs sont corrélés et s’affectent entre eux.